UNEC : Union Nationale des Enterprises de Coiffure - Nicolas Jurnjack Interview
UNEC MAGAZINE :Union Nationale des Enterprises de Coiffure
INTERNATIONALEMENT RECONNU, NICOLAS JURNJACK A RÉALISÉ DES COIFFURES EXCEPTIONNELLES DONT PRÈS DE 400 COUVERTURES POUR VOGUE ET HARPER’S BAZAAR.
D’ Alexander McQueen à John Galliano en passant par Karl Lagerfeld, il a cô toyé les plus grands créateurs. À plus de 50 ans, soucieux de transmettre sa passion auprès des jeunes et actif sur les réseaux sociaux, il promeut le renou veau du métier.
Les clés de votre réussite ?
L’intégrité et une détermination absolue ! Je vou lais être le meilleur techniquement et faire les meilleurs shows pour les plus grandes maisons. Mais j’ai réellement fait mes devoirs à la maison : à 16 ans déjà, j’avais repéré qui étaient les grands maîtres de la profession et je m’entraînais à re produire leurs coiffures. À 18-19 ans, j’avais la chance de faire des couvertures pour Vogue Paris ; c’est là que j’ai appris la perfection. À 24-25 ans, je me suis retrouvé à Paris, approché par les grands de l’époque Kenzo, Alexander McQueen, John Galliano…
Le rayonnement de la coiffure française est-il en perdition ?
Aujourd’hui, des académies venues des ÉtatsUnis, du Royaume-Uni, d’Australie… ouvrent partout en Europe alors qu’on devrait exporter les nôtres. Si jusqu’aux années 2002-2003, la France exportait ses talents, aujourd’hui, nous sommes un peu en péril : il s’agit de reconstruire et d’envoyer nos coiffeurs à l’étranger. Que ce soit aux États-Unis ou en Asie, ils seront reçus avec un tapis rouge, d’autant qu’ils bénéficieront du prestige de toutes les marques de luxe et de cosmétiques. Le futur de notre métier passe par la richesse de notre patrimoine : nous devons re devenir les meilleurs.
Faut-il revoir l’enseignement ?
Outre la technique et les codes, les enseignants doivent s’aligner sur les tendances pour obtenir une reconnaissance. Loin de moi une critique du rectorat et des professeurs dévoués, mais les jeunes générations les considèrent illégitimes. Avec les médias sociaux, ils ont accès à une ré alité qui est loin de celle qu’on leur présente. Il s’agit de réinventer un modèle parallèle à celui du système éducatif, en proposant aux jeunes un vrai terrain de jeux, ou en leur donnant la possibilité de se spécialiser. Il ne faut pas aseptiser leurs rêves ! Si on ne se rend pas compte de cette réalité, alors oui, nous allons perdre ces jeunes.